Un potentiel inexploité : guide de l’investisseur sur les richesses minérales variées de la Guinée équatoriale.
Carl Mbeng | Principal Consultant, Energy Extractives & Climate Specialist | Email: carl@resourceprime.comAperçu
Dans le paysage dynamique de l’exploitation minière africaine, une nouvelle frontière émerge, dotée d’un potentiel important, mais largement inexploité : la Guinée équatoriale. Bien que réputée pour ses réserves d’hydrocarbures, le secteur minier de ce pays présente un argumentaire d’investissement convaincant, offrant un éventail diversifié de ressources et un gouvernement proactif engagé dans la promotion du développement durable. Pour les investisseurs avisés et les sociétés minières à la recherche de la prochaine opportunité à forte croissance, la Guinée équatoriale mérite d’être sérieusement prise en considération. Faits marquants:- La Guinée équatoriale offre aux investisseurs un potentiel minier important et largement inexploité.
- Les richesses minérales abondantes et sous-exploitées du pays sont soutenues par un cadre réglementaire moderne et attractif.
- Le ministère des Hydrocarbures et du Développement minier recherche activement des partenaires pour exploiter ce potentiel.
- Alors que les centres miniers africains matures sont confrontés à des réserves saturées et à des coûts croissants, la Guinée équatoriale offre une convergence unique entre un potentiel minéral inexploité, des politiques progressistes et des incitations gouvernementales. Voici pourquoi les investisseurs mondiaux s’y intéressent.
Une nation prête pour la croissance minière.
La Guinée équatoriale, située sur la côte ouest de l’Afrique centrale, s’est historiquement concentrée sur son importante industrie pétrolière et gazière. Cependant, sous ses paysages verdoyants se cache un riche patrimoine géologique, dont une grande partie reste sous-explorée. Le ministère des Hydrocarbures et du Développement minier invite désormais activement les entreprises à participer à des négociations directes pour de nouveaux contrats miniers, signalant ainsi une intention claire de diversifier l’économie nationale et d’exploiter ses richesses minérales. Ce pivot stratégique, soutenu par la nouvelle loi minière n° 1/2019, entrée en vigueur le 29 novembre 2019, offre un cadre solide et transparent pour les investissements internationaux. Il est important de noter que la Guinée équatoriale fonctionne sous une juridiction de droit civil, inspirée du droit civil espagnol, et qu’elle est membre de la CEMAC et de l’OHADA, ce qui signifie que leurs traités et réglementations sont directement applicables.Présentation des projets Diverse Mineral Resources
Les récentes études géophysiques aériennes exhaustives menées dans tout le pays en 2012 ont révélé un fort potentiel pour une grande variété de minéraux, allant au-delà de l’intérêt traditionnel pour le pétrole et le gaz. La région de Rio Muni, partie continentale de la Guinée équatoriale, se distingue comme une excellente opportunité pour explorer un terrane de roches vertes encore inexploré. Ce contexte géologique est mondialement reconnu pour son association avec d’importants gisements minéraux. La Constitution de la Guinée équatoriale affirme le droit du pays d’explorer et d’exploiter en exclusivité toutes les ressources et richesses minérales, ainsi que ses hydrocarbures, toutes les ressources minérales appartenant à l’État. Les principaux minéraux identifiés comme présentant un fort potentiel sont les suivants : Or (Au) : La présence d’or alluvial grossier et angulaire, en particulier dans des régions telles que Coro, Mongomo et Aconibe, indique des sources proches, probablement associées à des veines de quartz et à des matériaux latéritiques. Cela suggère un fort potentiel pour les gisements d’or primaires. Éléments du groupe du platine (PGEs) et nickel (Ni) : Les grands dykes ultramafiques situés au sud-est du terrane des Monts de Cristal seraient le prolongement du complexe de Kinguele au Gabon, qui renferme d’importants gisements de métaux du groupe du platine (MGP) et de nickel. Les rapports géochimiques (orthopyroxène par rapport au clinopyroxène, teneur élevée en MgO, Cr et Ni) sont analogues à ceux observés dans des régions présentant d’importantes concentrations de MGP, telles que le Great Dyke au Zimbabwe, ce qui souligne le potentiel prospectif de la zone. Diamants : La région de Nsork présente des minéraux indicateurs de kimberlite, ce qui est prometteur compte tenu de sa proximité (à seulement 40 km de la frontière) avec la kimberlite diamantifère de Mitzic, au Gabon voisin. Cela suggère la présence potentielle de cheminées kimberlitiques non découvertes en Guinée équatoriale. Colombo-tantalite (coltan) : Les pegmatites, qui forment des structures orientées vers le nord-est à travers Rio Muni (en particulier dans les régions nord-ouest de Ntem et est d’Aconibe), contiennent souvent d’importants gisements de coltan. Le coltan est un minerai essentiel pour l’électronique moderne, ce qui rend ces gisements particulièrement stratégiques. Bauxite (minerai d’aluminium) : Les intrusions et les pegmatites contrôlées structurellement dans les zones montagneuses drainées, après une altération tropicale profonde, ont conduit à la formation de bauxite. Métaux de base : Les études géophysiques ont également révélé un fort potentiel pour les métaux communs, qui comprennent généralement le cuivre, le plomb et le zinc. Ceux-ci sont souvent associés à des ceintures de roches vertes et à d’autres structures géologiques prometteuses. Sables minéraux lourds : Ces gisements, qui contiennent souvent des minéraux précieux tels que l’ilménite, le rutile et le zircon, sont également considérés comme très prometteurs, en particulier dans les environnements côtiers et alluviaux. Minerai de fer : Un potentiel important en minerai de fer a été identifié, ce qui pourrait soutenir le développement industriel et les exportations à l’avenir. Autres stratégies Minerals: La nouvelle loi minière établit également des règles applicables aux roches industrielles, au gravier, aux minéraux radioactifs, aux pierres et aux métaux précieux, indiquant ainsi un champ d’application plus large pour l’exploitation minière. Ce portefeuille minéral diversifié positionne la Guinée équatoriale comme une cible d’exploration multi-matières premières, réduisant ainsi le risque lié à une seule matière première pour les investisseurs et offrant un éventail plus large d’opportunités.État actuel de l’exploration et du développement miniers.
Si le secteur minier de la Guinée équatoriale est encore naissant par rapport à son industrie des hydrocarbures, il progresse activement. À la suite de l’EG Ronda 2019, huit licences d’exploration ont été attribuées, dont une a déjà été transformée en contrat d’exploitation aurifère. Cela démontre la volonté du gouvernement de faire passer les projets de l’exploration à la production.
L’approche proactive adoptée par la MMH, qui invite à mener des négociations directes pour les nouveaux contrats miniers, souligne sa volonté d’accélérer le développement. La disponibilité de données techniques exhaustives, notamment des analyses géochimiques et minéralogiques, des cartes géologiques et des images de télédétection, aide considérablement les entreprises à évaluer les opportunités et à concevoir des programmes de travail efficaces.
Considérations relatives au climat d’investissement et au cadre réglementaire
Le climat d’investissement en Guinée équatoriale est façonné par son cadre réglementaire clair et favorable. La loi minière n° 1/2019 vise à promouvoir et à développer le secteur minier, en autorisant le MMH à négocier et à signer des contrats avec des entreprises nationales et étrangères. Le MMH est le seul organisme de réglementation du secteur minier, chargé de veiller au respect de la loi minière, de réglementer toutes les activités minières et d’attribuer les contrats miniers. Les principaux aspects du cadre réglementaire sont les suivants : Types de contrats : la loi classe les contrats en contrats de prospection minière (jusqu’à 300 km 2 pour 3+1 ans), les contrats d’exploration minière (jusqu’à 150 km 2 ou 1 000 km 2 pour les diamants, pour 2+1 ans) et les contrats d’exploitation ou de production minière (initialement jusqu’à 20 ans, renouvelables). Cette approche par étapes permet un investissement et une évaluation progressifs. Négociation directe ou appel d’offres public : les droits miniers peuvent être attribués après examen des soumissionnaires dans le cadre d’un système d’appel d’offres public international concurrentiel ou par négociation directe, ce qui offre une certaine souplesse dans le processus de candidature. Régime fiscal : Le résumé fiscal comprend un taux d’imposition des sociétés de 25 % sur les bénéfices et une retenue à la source de 15 % sur le revenu brut des entités non résidentes. Les redevances foncières sont compétitives : 1 USD/hectare/an pour la prospection, 2,5 USD/hectare/an pour l’exploration et 5 USD/hectare/an pour l’exploitation. Une redevance minimale de 3 % de la valeur marchande brute du minerai extrait s’applique dès la première année de production. Les redevances sont payables annuellement à partir de la première année de production sur la base du prix net du marché du minerai extrait. Contenu local et HSE : La loi met l’accent sur le contenu local en imposant des exigences en matière d’embauche et de formation des citoyens équato-guinéens et en imposant le respect des meilleures pratiques internationales en matière de protection et de remise en état de la santé, de la sécurité et de l’environnement (HSE). Les entreprises sont tenues de présenter une étude d’impact environnemental et un plan détaillé de protection et de remise en état de l’environnement. Cela s’aligne sur les normes ESG mondiales, qui revêtent une importance croissante pour les investisseurs. Règlement des litiges : Les dispositions en matière d’arbitrage sont établies par la Chambre de commerce internationale (CCI), qui fournit un cadre reconnu pour le règlement des litiges. Facteurs liés à la demande : Les facteurs pris en compte lors de l’octroi des droits miniers comprennent l’expérience, les capacités techniques et financières, les investissements prévus, la rapidité et l’efficacité de l’exécution du projet, les conditions techniques et financières, le réinvestissement dans l’économie de l’EG, l’emploi de personnel de l’EG, le transfert de technologie, la rentabilité pour l’État, la sécurité et la protection de l’environnement, ainsi que les projets sociaux prévus. Validité et résiliation du contrat : Un contrat d’exploration de droits miniers n’est valide qu’après signature par le MMH, ratification par le président de l’EG et remise d’une note écrite de ratification à la société. L’État peut résilier les contrats par nullité, suspension, expiration (par exemple, non-respect des obligations ou suspension des activités pendant deux ans sans justification) ou révocation (pour infractions graves).Comparaison avec les destinations minières régionales :
Par rapport à certaines juridictions minières plus matures en Afrique, la Guinée équatoriale offre l’avantage distinct d’être largement sous-explorée en matière de minéraux durs. Cela se traduit par : Avantage du « premier arrivé » : Possibilité de définir de nouvelles provinces minérales et de faire des découvertes importantes. Moins de concurrence : Coûts d’acquisition potentiellement moins élevés pour les terrains prometteurs. Cadre juridique moderne : La loi minière récemment promulguée offre un environnement réglementaire moderne et clair, conçu pour attirer les investissements étrangers, contrairement à certains cadres plus anciens et moins adaptables. Soutien du gouvernement : Un mandat gouvernemental clair visant à diversifier l’économie grâce à l’exploitation minière, ce qui se traduit par un organisme de réglementation plus favorable et plus réactif. Alors que les centres miniers établis offrent des réserves prouvées, la Guinée équatoriale offre l’enthousiasme et le potentiel de découvertes substantielles et à fort impact dans un domaine relativement peu exploité.Perspectives d’avenir et opportunités émergentes
L’avenir du secteur minier en Guinée équatoriale semble prometteur. L’accent stratégique mis par le gouvernement sur la diversification minière, associé à un potentiel géologique avéré, crée un terrain fertile pour les investissements. Alors que la demande mondiale en minéraux critiques continue d’augmenter, le potentiel identifié du pays en coltan, métaux du groupe platine et autres minéraux stratégiques le place dans une position favorable à long terme. Les opportunités émergentes comprennent :- Exploration de nouveaux gisements : Potentiel important de nouvelles découvertes pour divers types de minéraux.
- Formalisation de l’exploitation minière artisanale : Opportunités de formaliser et d’industrialiser les opérations artisanales existantes d’extraction d’or, en introduisant des techniques modernes et en améliorant l’efficacité. La loi minière prévoit l’obligation d’enregistrer et d’obtenir une autorisation pour l’exploitation artisanale des minéraux.
- Développement des infrastructures : Potentiel d’implication du secteur privé dans le développement d’infrastructures spécifiques au secteur minier, telles que les routes et l’électricité, qui peuvent être intégrées dans des plans de développement nationaux plus larges.
- Valeur ajoutée : Potentiel à long terme pour la transformation et la valeur ajoutée dans le pays, au-delà de l’exportation de matières premières.
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